Des capteurs sans fil pour suivre la santé des bébés prématurés

Et si des capteurs sans fil permettaient de mieux suivre la santé des bébés prématurés ? Il existe une grande disparité entre les taux de survie des bébés nés prématurément dans le monde en développement et ceux du monde développé. C’est pour cela que les scientifiques de la Northwestern University travaillent sur les moyens de combler ce fossé.

Cela a conduit au développement d’un nouveau type de capteur sans fil qui peut être porté. L’objectif : suivre les signes vitaux des bébés et des femmes enceintes. La technologie devant être testée sur des milliers de sujets au cours des deux prochaines années.

Ces capteurs sans fil sont un peu une V2

La recherche s’appuie sur les travaux antérieurs des mêmes scientifiques qui ont démontré l’année dernière un nouveau type de capteur souple et flexible conçu pour remplacer les systèmes câblés qui surveillent les bébés en soins intensifs.

En général, il s’agit d’électrodes placées sur la peau du bébé pour suivre sa pression sanguine. Mais aussi son taux d’oxygène, son rythme cardiaque et d’autres signes vitaux. Mais l’équipe a découvert qu’elle pouvait obtenir des données avec la même précision en utilisant plutôt des versions sans fil.

Ces capteurs fonctionnent par paires. L’un étant placé sur le pied et l’autre sur la poitrine. Ils ont maintenant été améliorés au point de dépasser les performances des solutions câblées existantes. Ils ont la possibilité de surveiller les pleurs, les mouvements, l’orientation du corps et les bruits du cœur.

Ces capteurs sont également beaucoup plus doux sur la peau sensible des bébés que les versions câblées. L’équipe a ajouté de fines piles comme source d’énergie. Ensuite, les données quand à elles sont transmises par ondes radio à un téléphone, une tablette ou un écran de poste de soins infirmiers.

Une technologie facile à utiliser, utile et pratique

« Nous ne pouvions pas nous contenter d’introduire notre technologie existante dans d’autres pays et d’autres environnements sans tenir compte de leurs besoins spécifiques. », explique John A. Rogers.

« Nous voulions comprendre le paysage plus large et développer une technologie qui soit facile à utiliser ; mais aussi utile et pratique.  Nous savions que nous devions jeter les bases de dispositifs réutilisables très robustes. Mais aussi utilisables dans des régions où les installations et les ressources sont limitées ».

Cette technologie peut également être utilisée pour surveiller étroitement les signes vitaux des femmes enceintes pendant l’accouchement. L’objectif étant de garantir un accouchement sans risque et de réduire le risque de mortalité maternelle.

L’équipe a déjà testé les capteurs sur 42 bébés au Kenya. Ses performances ont été validées par des systèmes de surveillance de référence. Les chercheurs se préparent maintenant à des essais à grande échelle. Ils veulent faire des tests sur 15 000 femmes enceintes et 500 nouveau-nés d’ici la mi-2021.

Ces capteurs sans fil sont un progrès monumental

« Cette nouvelle technologie représente un progrès monumental dans les soins néonatals et pédiatriques. », déclare le Dr Debra Weese-Mayer, qui a codirigé l’étude. Il ne s’agit pas uniquement de rendre les systèmes de soins intensifs « sans fil », mais de réfléchir de manière approfondie aux variables non traditionnelles que nous devons intégrer pour étudier plus en détail la santé et assurer la stabilité ».

Les chercheurs s’efforcent d’obtenir l’approbation de la FDA pour cette technologie dans le courant de l’année. Ils ont l’espoir de déployer les capteurs dans les hôpitaux américains d’ici 12 mois. Ils travaillent également à l’intégration de l’intelligence artificielle dans le système pour rendre le traitement des données plus efficace.

La recherche a été publiée dans la revue Nature Medicine.